Je choisis mon talent !
J’ai récemment assisté à un webinaire sur la thématique des talents. Peter Beschuyt est l’un des auteurs du livre “Je choisis mon talent !”. Il nous parle de ce qu’est exactement le talent, comment le développer, et ce que l’on peut faire pour les choses où nous ne sommes pas bons. Dans cet article, je te propose un aperçu de ce que j’en ai appris.
C’est quoi au juste, le talent ?
Nous pensons couramment que le talent, c’est ce en quoi nous sommes bons, meilleurs que d’autres, et que c’est là où nous brillons.
Il n’y a pas de consensus sur ce qu’est exactement le talent. Certains pensent que l’on est né avec, d’autres sont d’avis que ça peut s’apprendre. Un troisième courant de pensée dit que le talent, c’est une combinaison entre quelque chose d’inné et d’acquis.
La vision que Peter partage dans son livre, c’est que le talent, c’est quelque chose que l’on fait bien, ce en quoi nous somme doué (= nos compétences) ET que l’on aime faire (= nos passions). Le talent réside donc dans cette combinaison !
Il nous raconte que nous ne passons en moyenne que 20 % de notre temps à mobiliser nos talents dans notre travail ou lors de nos études. Ce qui signifie que nous passons en moyenne 1 jour sur 5 à faire ce pour quoi nous sommes doués.
Les avantages
Lorsque nous utilisons nos talents, nous sommes plus productifs et performants, nous apprenons plus facilement et nous sommes plus créatifs et innovants.
À côté de cela, nous sommes notamment en meilleur santé et nous avons plus confiance en nous.
Une histoire de câbles
Il nous explique ensuite comment cela se passe dans le cerveau de façon schématique (les neurones et la connexion entre ces cellules cérébrales et leurs bras (axones)). Lorsqu’une connexion n’est pas utilisée, elle devient plus fine et finit par disparaître, et inversement, lorsqu’elle est souvent empruntée, elle se renforce et devient plus épaisse. La qualité et la quantité de ces connexions diminuent et un schéma se crée (notre personnalité, nos talents, etc).
Pour mieux visualiser comment cela marche au niveau de nos talents, Peter utilise la métaphore des câbles. Visualisons 3 câbles : un fin, un moyen et un épais. Le premier représente nos points faibles, celui du milieu notre potentiel et le troisième, nos points forts.
Cela nous prendrait en moyenne 10.000 heures d’exercices ciblés pour passer du câble fin au câble épais, pour atteindre le niveau d’excellence. Ce qui équivaut à 10 ans à raison de 20 heures par semaine. Nous sommes d’accord, personne ne fera cela.
Il explique que souvent, dans l’enseignement, nous essayons de résoudre des problèmes, c’est-à-dire de passer du câble fin (1) au câble moyen (2). Or, le “retour sur investissement” est très bas ! Il est dès lors beaucoup plus intéressant de passer du câble moyen (2) au câble épais (3), en développant notre potentiel.
Le talent, une source durable d’énergie !
Pour savoir si nous utilisons déjà nos talents dans notre vie quotidienne, une question simple à se poser est la suivante : “Dans quel état je suis lorsque je rentre chez moi le vendredi après-midi ?” Fatigué.e et satisfait.e/accompli.e ou fatigué.e et épuisé.e/à bout de forces ?
Si nous nous sentons fatigués mais rechargés mentalement, alors c’est que nous utilisons nos talents. Si par contre, nous sentons que nos activités nous “coûtent” mentalement de l’énergie, c’est plutôt mauvais signe. Utilisons donc la partie qui nous procure de l’énergie ! Pour savoir quand il s’agit de talent, il suffirait donc de faire la balance en se demandant si nous avons encore de l’énergie en surplus. Si la réponse est oui, c’est ce surplus d’énergie qui nous permettra de travailler à partir de ses talents, d’apprendre, d’entreprendre un projet, etc.
Bonne nouvelle, tout le monde a du talent mais…
Le talent n’est là que lorsque nous le voyons ! C’est difficile de dire de nous-mêmes quels sont nos talents car cela va de soi. C’est seulement lorsque quelqu’un d’autre nomme notre talent que nous en prenons conscience et que nous pouvons le développer. Le talent est donc quelque chose de relationnel ! Donc, lorsque nous voyons un talent chez quelqu’un d’autre, n’hésitons pas à le lui dire. C’est une réelle chance pour cette personne de saisir son talent et de le développer.
Une notion de temps
Une manière de voir ses talents est d’observer notre notion du temps qui passe lorsque nous sommes occupés à une activité. Lorsque le temps passe à toute allure et que nous sommes totalement absorbés par ce que nous faisons, c’est signe que nous sommes occupés à utiliser nos talents.
Peter nous explique ensuite la notion de “flow”. Ce sentiment que nous avons lorsque tout nous réussit, que tout va de soi. Il s’agit de la psychologie de l’expérience optimale. Nous ressentons cet état lorsque le challenge auquel nous nous attaquons est en équilibre avec nos compétences. En d’autres mots, c’est donc le rapport optimal entre les défis et nos compétences.
Regardons un instant ce schéma. Lorsque le défi auquel nous nous attelons est trop grand par rapport à nos compétences, nous rentrons dans la zone d’anxiété où le temps passe trop vite. A l’inverse, lorsque nos compétences sont trop élevées par rapport au défi, nous avons la sensation que le temps passe trop lentement. C’est la zone d’ennui. Peter ajoute qu’il est bon d’être dans la zone juste au dessus du flow. Nous sommes hors de notre zone de confort et c’est cela qui nous permet de nous améliorer. Cependant, nous devons faire attention à ne pas y rester trop longtemps et trop loin, car cela nous coûte beaucoup d’énergie (burn out) ! L’inverse vaut également : rester trop longtemps dans la zone d’ennui nous coûte aussi trop d’énergie (bore out).
Celui qui gagne est celui qui nous nourrissons le plus !
Les émotions que nous avons et entretenons ont aussi un impact sur nos talents et leur développement. Selon Barbara Fredrickson, il faudrait 3 émotions positives pour compenser 1 émotion négative. Si le ratio est plus élevé, la personne s’épanouit. Si, par contre, le ratio est plus petit, la personne végète, telle une plante sans eau ni lumière. Cela veut donc dire qu’il faudrait donner 3 compliments pour 1 point d’amélioration. Tout cela est donc clairement une question de proportion.
Peter conclut en disant que tout ce à quoi nous donnons de l’attention grandit !
Nous nous développons dans la direction du futur que nous avons en tête.
Plus notre vision du futur est précise, plus nous allons le concrétiser !
Il est donc de notre ressort de chercher le contexte où nous pourrons davantage développer nos talents.
Peut-on apprendre ?
À côté de nos talents “innés”, nous pouvons évidemment développer d’autres compétences en apprenant. Il y a différentes catégories de compétences que nous pouvons apprendre : les compétences professionnelles (car oui, personne ne naît comptable…), les compétences du 21è siècle pour gérer le contexte d’incertitude (telles que le digital, les langues, la communication, la prioritisation), l’autorégulation et la gestion de son énergie (mentale, physique, relationnelle, spirituelle).
Qu’en est-il des choses pour lesquelles nous ne sommes pas doués ?
N’essayons pas de les développer mais organisons-nous pour avoir un soutien pour cela. Cherchons chez les autres les talents que nous n’avons pas. D’où l’importance de la collaboration !
Personne ne peut tout faire, mais tout le monde peut voler !
La société nous demande de plus en plus d’être polyvalent et la latte est collectivement trop haute. Certains auront 3 gros ballons pour pouvoir s’envoler (les experts) alors que d’autres en auront 10 plus petits (les généralistes). Le challenge est donc de se faire entourer par d’autres ! Et de voir le talent comme quelque chose de collectif plutôt que d’individuel.
En conclusion, le talent est un travail d’équipe et chercher la diversité est la clé pour utiliser les talents de chacun.
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